Ces dernières décénies ont été marquées par différents changements notamment au niveau climatique. Bien que certaines évolutions soient directement visibles comme la température moyenne en Suisse qui a augementé d'environ 1 degrés depuis 1990 [1], d'autres changements moins visibles ont lieu.

Parmi ceux-ci nous retrouvons les pollens, pour lesquels 20% de la population en Suisse développe des symptômes chaque année. Sur les 3500 plantes présentes en Suisse seules 20 peuvent provoquer une Rhinite allergique auprès des habitants [2].

L'impact du réchauffement climatique sur ces plantes possède une incidence directement sur leur période et l'intensité de leur pollinisation. De plus, ces changements favorisent la propagation de plantes invasives et fortement allergènes.

En retraçant l'évolution de la moyenne des pollens depuis 1994, il en ressort en moyenne une diminution du pollen annuel pour l'ambroisie et les graminées. A l'inverse, le pollen du bouleau démontre une forte augmentation.

Afin de mieux appréhender les valeurs que peuvent atteindre les pollens, celles-ci sont répartis en quatre catégories : faible, moyen, fort, très fort [3]. Les seuils varient en fonction des espèces mais représentent la même intensité.

L'ambroisie passe ainsi d'une moyenne annuelle forte à moyenne voire faible. Le bouleau présente un net passage d'une intensité moyenne à forte. Et finalement les graminées restent dans la catégorie moyenne bien que s'approchant de l'intensité faible.

De par les changements climatiques, une question légitime à étudier est l'impact que celui-ci peut avoir sur les plantes et le début de leur saison de pollinisation. Une saison démarrant plus tôt ou plus tard peut impliquer une période de pollen plus grande, plus courte, voire plus intense.

Concernant nos trois plantes, l'ambroisie démontre un net avancement du début de sa période pollinique. Le bouleau suit également ces traces bien que son premier jour de pollen plus tôt soit moins marqué. Finalement, les graminées affichent un timide avancement de leur premier jour de pollen.

Ce comportement également relevé par le centre d'Allergie Suisse [4] devrait continuer dans cette direction et pourrait avoir différentes conséquences comme l'immigration de nouvelle plantes allergènes, ou encore le déplacement de la végétation à des altitudes plus élevées.

Il a été mis en évidence que le pollen provenant de régions à haute pollution atmosphérique possède une teneur en allergènes modifiée, ce qui peut renforcer leur action [5]. Différentes particules et leurs effets sur le pollen ont été étudiés.

Parmi ceux-ci, nous nous concentrons sur l'évolution depuis 2011 de trois d'entres eux : les PM10, l'ozone (O3), et le dioxyde d'azote (NO2). Ces derniers sont nocifs pour la santé, et des mesures ont été prises pour ne pas dépasser les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé.

Ainsi, nous pouvons noter que depuis 2011, que les PM10 et NO2 ont considérablement diminués pour passer en dessous de leur moyenne limite annuelle. En revanche, l'O3 a explosé sur la même période. Celui se formant principalement en été, il possède des valeurs limites ponctuelles et non pas annuelles [6].